Le Shinrin-yoku : les bienfaits d’un “bain de forêt”
“Shinrin-yoku” est un terme japonais signifiant “bain de forêt”, au même titre que l’on parle de “bain de soleil”. Il ne sera donc nullement question de se baigner en forêt, mais d’un autre type d’immersion qui vous procurera encore plus de bienfaits.
Si la marche en forêt est une activité qui n’a pas de frontières et remonte à la nuit des temps, il aura fallu attendre les années 80 pour qu’un pays – le Japon – étudie cette pratique sous un angle scientifique et, surpris par les résultats, en fasse une pierre angulaire de sa politique de médecine préventive.
Voici quelques-uns des résultats qui ressortent des études scientifiques qui se sont penchées sur cette pratique :
- être entouré d’arbres permet d’augmenter sa capacité de concentration, en particulier pour des enfants atteints d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité ;
- marcher 2 heures en forêt permet de :
- réduire le niveau de cortisol dans le sang. Le cortisol est une des principales hormones produites en situation de stress,
- augmenter l’activité du système immunitaire,
- diminuer la fréquence cardiaque et la pression artérielle,
- augmenter l’activité du système nerveux parasympathique et diminuer celle du système nerveux sympathique, ce qui caractérise un état intérieur plus calme.
- au-delà, passer trois jours en forêt permet de :
- diminuer l’adrénaline urinaire, une autre hormone liée aux situations de stress,
- augmenter le nombre et l’activité (+50 %) des cellules « Natural Killers » (NK). Ces cellules constituent un des principaux éléments que le système immunitaire mobilise pour :
- prévenir les infections,
- empêcher la croissance des tumeurs cancéreuses.
Plus surprenant encore : l’augmentation d’activité des cellules NK se prolonge plus d’un mois après les trois jours en forêt. Par contraste, une visite touristique de trois jours dans une ville n’a augmenté ni le nombre et ni l’activité des cellules NK ;
- mais même juste marcher 20 minutes en forêt, puis s’assoir et observer la forêt pendant 20 autres minutes, comparé au même exercice réalisé en milieu urbain, induit :
- une augmentation du calme et du bien être déclaré ;
- une diminution du cortisol salivaire, de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle ;
- une baisse de l’activité de la zone préfrontale du cerveau.
Ces résultats suggèrent que pratiquer de courts bains de forêt a un effet relaxant, à la fois sur le corps et l’esprit.
Les bienfaits d’un environnement arboré sont donc concrètement mesurables, mais les raisons de ces bienfaits ne sont pas encore bien connues : elles font l’objet d’études, dont certaines apportent de premiers éléments de réponse. Par exemple, certains composés phytochimiques émis par les arbres, comme les phytoncides, induisent une augmentation de l’activité du système immunitaire.
Un autre bienfait du Shinrin-yoku est évidemment de redécouvrir la nature. Nous vivons de plus en plus dans de grands centres urbains et passons de moins en moins de temps “au vert”. Or, apprécier la nature est sans doute la meilleure façon de mieux la protéger et de militer pour une société et des politiques publiques qui favorisent la protection des habitats naturels, tant à la campagne que dans les centres urbains, et ceci pour notre santé et celle de l’environnement (qui, bien sûr, sont liées).
CE QUE NOUS PROPOSONS
Parce qu’il n’est pas toujours facile de se déconnecter du monde moderne, et encore moins de se reconnecter à la nature, nous proposons des séances d’initiation au Shinrin-yoku pour vous guider vers une pratique autonome à court-terme.
Selon l’ONF (Office National des Forêts), puisqu’un tiers du territoire français est boisé, 75% des Français-es vivent à moins de 30 minutes d’une forêt. Nous pouvons ainsi envisager ces séances dans différentes régions en fonction des demandes.
Et concrètement, que faisons-nous ? Il s’agit d’être profondément attentif à ce qui se passe en nous, et dans la nature autour de nous pour vivre intensément l’expérience d’être en forêt. Rien de plus, rien de moins.
Paradoxalement, la difficulté de la pratique réside dans sa simplicité : il n’y a rien à « faire », rien à « penser », aucun effort à produire. Il s’agit juste d’être présent à l’expérience vécue, en contact avec ce qui nous entoure. Pour ce faire, nous explorons nos cinq sens à travers un certain nombre d’exercices pour retrouver une expérience sensorielle de la réalité :
- toucher le tronc d’un arbre ;
- écouter le bruit du vent dans les feuillages ;
- regarder les remous d’un ruisseau ;
- sentir les odeurs de l’humus ou de différentes fleurs ;
- goûter des plantes comestibles ;
- se préparer un thé à base d’herbes sauvages
- déceler la présence d’animaux sauvages et les observer…
La pratique du Shinrin-yoku est accessible à quiconque peut accéder à un environnement forestier. Cela ne requiert pas une condition physique de sportif. En effet, nous marchons très lentement. Ainsi, bien qu’une séance typique puisse durer jusqu’à quatre heures, nous ne parcourons généralement pas plus de deux kilomètres.
Alors, tenté-e par un bon bain de forêt ?