Nature & Handicap

La déclaration finale de la COP 21 réaffirme le lien entre préservation de l’environnement et justice sociale et invite les politiques publiques à articuler la lutte contre les crises écologiques et sociales. Déjà en décembre 2014, le Conseil Économique Social et Environnemental Français constatait que les populations les plus fragiles étaient aussi celles qui accédaient le moins à la nature et se trouvaient contraintes à vivre dans des environnement dégradés et dénaturés. Pour autant, si ce lien semble faire consensus, les réseaux d’acteurs peinent à s’inter-connecter faute d’outils et d’espaces dédiés.

Le champ de l’action (médico-)sociale et celui de l’environnement se sont ainsi longtemps tenus à distance l’un de l’autre. Les acteurs des solidarités privilégient des approches centrées sur les questions économiques et structurelles sans y intégrer la dimension environnementale. Les acteurs de l’environnement quant à eux s’appuient plutôt sur les classes moyennes et supérieures, plus enclines à investir le champ de la réflexion écologique.

Garantir un « droit à la nature » aux personnes confrontées à des difficultés apparaît pourtant comme une piste d’émancipation particulièrement pertinente, notamment dans le cas des personnes en situation de handicap. Le handicap s’entend en droit européen comme un défaut de participation à la vie sociale généré par une mauvaise adéquation de la société avec la déficience de la personne. Dès lors, toute démarche favorisant l’accessibilité, le libre choix, l’extension du panel d’expérience et le renforcement de l’autonomie constitue un dispositif d’inclusion. 

L’accès à la nature peut constituer pour les personnes handicapées et leurs accompagnateurs un triple support:

  1. au niveau contextuel: un moyen d’améliorer la qualité de vie par un accès à la nature et la possibilité de bénéficier de temps réguliers de ressourcement
  2. au niveau de la prévention et de la santé:  la nature est source de bien être voire d’amélioration de la santé. Des études montrent que le contact régulier avec la nature améliore l’état de santé physique et psychique de façon sensible. A contrario, son absence, fréquente chez les personnes handicapées en milieu urbain, expose à des symptômes de manque de nature
  3. au niveau psychologique et clinique: un support pédagogique et de médiation, la nature étant une source inépuisable d’expériences intellectuelles, physiques ou émotionnelles permettant de construire des activités pédagogiques en nombre infini. Par ailleurs, la rencontre avec les animaux, être sensibles à forte capacité d’interaction, constitue un levier reconnu de développement 

Dans un contexte de crise économique, la nature offre de plus une source inépuisable d’activités ne coûtant quasiment rien et accessible en proximité. 

Les associations regroupées dans ce projet souhaitent offrir aux acteurs de la jeunesse des outils pour élaborer une action sociale intégrative et durable s’appuyant sur l’environnement. 

Ce projet poursuit les objectifs suivants:

  • favoriser l’interconnexion des réseaux de jeunes en situation de handicap et d’acteurs de la nature
  • recenser les initiatives inspirantes et en proposer des modélisation à fin d’essaimage
  • créer des ressources pour favoriser la dissémination et le développement de projets en faveur de l’accès des jeunes handicapés à la nature
  • faire émerger un imaginaire commun en proposant des réalisation concrètes permettant de dépasser des représentations limitantes (nature inaccessible).

L’inclusion des personnes en situation de handicap fait partie des grands objectifs de la politique sociale européenne pour construire une société non discriminante permettant à chacun de réaliser son potentiel (déclaration intergroupe du parlement européen 2014). Pourtant la question du handicap est aujourd’hui abordée de façon assez différente selon les pays membres.  Les rapports du fond social européen ou de la commission européenne notent ainsi la grande hétérogénéité des politiques du handicap dans les différentes législations locales et nationales. 

Ainsi, si la France a traditionnellement développé de nombreux dispositifs de médiation animale apparaissant comme un des leaders en ce domaine, la Roumanie exploite de façon très intéressante la qualité de ses espaces naturels (un des derniers pays d’Europe à compter sur son territoire des forêts vierges). Elle a également développé de façon avancée la logique du droit des usagers et la participation effective à la vie culturelle, sportive ou loisirs pour les personnes en situation de handicap. 

La rencontre de ces deux expériences est l’occasion d’appliquer le principe «1+1=3», à savoir que la rencontre de réalités différentes permet non seulement d’enrichir les spécificités de chacun mais aussi de développer une réalité d’un niveau supérieur. L’émergence de modèles d’intervention transférables en faveur de l’accès à l’environnement pour les personnes handicapées sera un apport direct de cette approche transnationale.

 

PARTENAIRES DU PROJET

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UN PROJET EUROPÉEN CO-FINANCÉ PAR LA COMMISSION EUROPÉENNE

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