Apprendre à lire et ressentir la nature

Connected by Nature propose une série d’ateliers destinés à se sentir plus en lien avec la nature qui nous entoure. À travers une suite progressive d’exercices, les participant-es (ré)apprendront à lire dans les grandes lignes leur environnement, en se décentrant pour voir les choses à différentes échelles de temps et d’espace, en réalisant l’interdépendance de tous les éléments d’un écosystème complexe, mais aussi en développant une connaissance de la nature autre que cérébrale, en l’appréhendant à travers leurs cinq sens, de manière plus intuitive.

Parfaitement adaptés au milieu scolaire ou péri-scolaire, ces ateliers conviennent également à tout adulte désireux de s’engager dans cette démarche.

Mais au fait, quel est l’intérêt de ces ateliers ?

Parce que le contact avec la nature est primordial pour la santé physique et psychique

Depuis quelques années, la science a démontré que la « pratique » de la nature a un effet bénéfique sur la santé. A contrario, être déconnecté de son environnement naturel entraîne ce qu’on appelle un « syndrome de déficit de nature » pouvant entraîner obésité, stress, dépression, troubles comportementaux…. Scotchés devant nos écrans et passant de moins en moins de temps en extérieur, nous sommes tou-tes, aujourd’hui, des victimes potentielles de ce syndrome. Pourtant, grâce à un travail régulier de reconnexion à la nature, il nous est possible de retirer très vite d’importants bénéfices tels qu’un développement sain de notre santé psychique et émotionnelle, une meilleur sociabilité, une bonne condition physique, la diminution du stress et de l’agressivité, l’augmentation de la créativité…

Parce qu’on protège mieux ce que l’on a appris à aimer

Un contact de qualité avec la nature peut éveiller un intérêt à vie. C’est dans ces moments privilégiés d’émotions esthétiques et sensorielles que se tisse un lien avec notre environnement, qui sera source de motivation pour en prendre soin. En effet, les expériences positives de contact avec la nature favorisent les prises de consciences et les engagements en sa faveur, et l’on sait aujourd’hui à quel point l’avenir des générations futures en dépend.

C’est donc autour de ces deux axes que s’articule notre programme d’activités :

1. (Re)donner le goût de la nature à toutes et tous pour que chacun puisse en retirer les bénéfices immédiats du bien-être ;
2. Apprendre à connaître la nature de manière plus intime ; la connaître pour mieux l’aimer ; l’aimer pour mieux la protéger.

Notre objectif est que la nature retrouve une plus grande place dans la vie de chacun, qu’elle redevienne centrale et constitutive de notre épanouissement individuel et collectif.

Pour vous faire une idée de nos ateliers, vous trouverez ci-dessous quelques exemples succincts des activités que nous proposons, en nous adaptant à votre profil et vos envies pour vous guider à travers un parcours personnalisé.

SE CONNECTER AUX « ANCIENS »

Trouvez un arbre sous lequel vous asseoir pendant 30 minutes ou plus. Il peut s’agir d’un arbre particulier qui a déjà attiré votre attention par le passé, ou bien de n’importe quel arbre vers lequel vous vous sentez attiré-e.

Restez immobile, tout comme l’arbre, et tâchez de ressentir à travers tous vos sens ce que l’arbre vit chaque jour de son existence. Bien des arbres sont très vieux. Certaines espèces peuvent vivre des centaines, voire des milliers d’années. Que pouvez-vous apprendre de cet arbre ?

À présent, approchez-vous du plus gros rocher que vous puissiez trouver. Les pierres et les minéraux sont les matières les plus anciennes sur notre planète. Interrogez le rocher sur son âge. Demandez-lui ce qu’il a vu. Demandez-lui ce qu’il ressent lorsqu’il absorbe la chaleur du soleil ou la fraîcheur de la pluie. Interrogez-le sur ses origines au plus profond de la Terre. Placez votre main dessus pour vous connecter aux minéraux qui composent cette pierre, tout comme ils composent votre corps aussi.

CHANGEMENT D’ÉCHELLE

Trouvez un endroit dans la nature, pas plus grand qu’un carré de 50cm de côté, pour observer au plus près ce qu’il s’y passe, aussi longtemps que vous le pourrez (idéalement 30 minutes… ou plus si vous le souhaitez). Il peut s’agir d’un carré de terre, ou d’herbe, une partie d’un tronc d’arbre, un coin de sable sur la plage ou encore une partie d’un ruisseau, d’un étang, voire une simple flaque.

Restez aussi calme et immobile que possible, et concentrez-vous sur tout ce qui se passe et ce qui change dans ce carré. Observez les insectes, les plantes, les animaux, n’importe quel mouvement. Écoutez les sons qui peuvent provenir de ce carré. Que se passe-t-il dans ce minuscule endroit du monde ?

Imaginez-vous suffisamment petit pour vous trouver dans ce petit carré, en train de regarder le géant grandeur nature que vous êtes.

À présent vous allez lever les yeux vers le ciel. Observez les nuages et les oiseaux qui passent au-dessus de vous. Essayez de vous représenter la taille de notre planète et à quel point elle est énorme par rapport à vous. Prenez conscience de l’immensité de l’univers dans lequel nous nous trouvons, sans cesse présent et en mouvement quand bien même nous n’en avons pas conscience.

Imaginez-vous flottant dans l’espace, en train de regarder la Terre, dans la direction du point invisible à l’œil nu que vous êtes. Que ressentez-vous ?

À LA RENCONTRE DE VOTRE ANIMAL INTÉRIEUR

Imaginez un animal sauvage de votre région. Quelles sont ses caractéristiques et aptitudes ? Qu’est-ce qu’il mange ? Où est-ce qu’il dort ? Comment se déplace-t-il ?

Nous vous invitons à passer au moins 30 minutes dans la peau de cet animal. Regardez à travers ses yeux. Vous avez le droit de vous comporter comme cet animal, même si vous vous sentez tout d’abord idiot-e ou étrange.

Tâchez de ne pas être vu-e ou entendu-e, selon que vous soyez une proie évitant d’être capturée ou bien un prédateur qui guette son repas. Voyez combien de créatures se montrent parce qu’elles ignorent que vous êtes là.

Respirez autant d’odeurs que vous le pouvez. Ne cherchez pas forcément à les identifier. Concentrez-vous sur les subtilités des parfums et les nuances qui s’en dégagent. Développez votre odorat : sentez différents types de plantes, de fleurs, de feuilles, d’écorces, de pierres, de mousses… et même d’insectes ! Le sol et l’air portent bien des parfums que nous avons tendance à ignorer. Réalisez que bien des animaux se fient en grande partie ou complètement à leur odorat pour se repérer et évoluer dans le monde. Imaginez ce que ce serait que de vivre de cette manière.

Qu’est-ce que cela vous fait d’être cet animal ? Comment vous sentez-vous dans une autre peau que celle d’un être humain?

Du point de vue de cet animal, que ressentez-vous au sujet des animaux humains sur cette planète ?

LA TERRE & LE FEU

Les deux séances suivantes se penchent sur ce que la philosophie naturelle appelle les quatre éléments, façon traditionnelle de décrire et d’analyser le monde.

La terre, l’humus, le sol. Peu importe comment nous l’appelons, nous avons une relation étroite avec l’élément terre. Toute nourriture vient du sol. Les plantes (et les animaux si vous n’êtes pas végétarien-ne ou végétalien-ne) que vous mangez sont faites de minéraux et autres nutriments tirés du sol et que nous avalons ensuite. Ces nutriments sont utilisés par notre corps pour l’entretenir et le régénérer. Nous sommes fait de terre… enfin… en partie, tout du moins.

Connectez-vous au sol. Touchez la terre. Sentez-la. Réalisez tout ce qu’elle vous apporte et tout ce que vous lui devez. N’ayez pas peur de vous salir ! Tout part au lavage.

Nos mains sont nues lorsque nous touchons les choses pour entrer en interaction avec le monde, et nous oublions trop souvent nos pieds. Nous sommes des animaux doués d’un grand sens du toucher et nos pieds ont presque autant de terminaisons nerveuses que nos mains. Pourtant nous les protégeons et les cachons dans nos chaussettes et nos chaussures, les déconnectant ainsi du sol qu’ils sont faits pour toucher et sentir. Alors le temps de cette séance, libérons nos pieds. Vous n’avez pas besoin de marcher si vous ne le voulez pas, vous pouvez simplement faire l’expérience de cette sensation de vos pieds nus sur le sol à l’air libre. Essayez de toucher autant de surfaces et de textures que possible avec vos pieds, comme la mousse, l’herbe, le sable, la pierre, la terre, les feuilles, l’eau, etc.

À présent, passons de l’élément terre à celui du feu. Toute vie sur Terre dépend du Soleil. Cette gigantesque boule de gaz en combustion fournit à notre planète chaleur et lumière comme un bon feu de camp. Sans ce feu constant, notre planète ne serait rien de plus qu’un caillou gelé sans aucune vie.

Autorisez-vous un bain de soleil. Prenez le temps de sentir la chaleur de ses rayons sur votre peau. Remarquez comme les pierres accumulent et retiennent la chaleur du soleil. Remarquez également comment les plantes réagissent au soleil. Voyez comme certaines ouvrent davantage leur feuilles ou leurs fleurs, ou se tournent vers le soleil pour en absorber un maximum.

Chaque jour, essayez de prendre conscience de l’influence du soleil sur tout ce qui vous entoure.

L’AIR ET L’EAU

Retenez votre respiration pendant quelques instants. Ne tentez pas de battre un record, mais retenez-la juste assez longtemps pour que cela devienne inconfortable. Qu’est-ce que cela fait de ne pas avoir d’air qui circule dans votre corps ? Tous les organismes vivants de la Terre travaillent ensemble pour créer un mélange unique de gaz (essentiellement de l’azote et de l’oxygène) qui nous maintient en vie. La pureté de notre air est vitale. Pouvez-vous imaginer la Terre sans oxygène ?

Rapprochons-nous de l’eau à présent. Il peut s’agir de l’océan, d’un lac, d’une rivière, d’un ruisseau ou encore d’un étang, voire d’une mare. Observez le mouvement hypnotique de l’eau. L’eau est un élément qui change constamment de forme, en suivant le courant et à travers un cycle bien réglé. Est-ce que l’eau pourrait vous servir de source d’inspiration pour mieux vivre votre vie, en suivant le courant pour rencontrer moins de résistance ?

Remarquez toute la vie que génère et attire cette eau. L’eau est essentielle à toute forme de vie sur Terre. La surface de la planète est recouverte à 71 % d’eau environ, et votre corps lui-même est composé d’eau entre 50 et 75 % (en fonction de votre âge, de votre sexe, etc.).

ÉNERGIE(S)

Avez-vous déjà eu l’impression de « sentir » l’énergie en vous ou autour de vous ?

Assis-es en pleine nature dans une position confortable, avec le dos bien droit, fermons légèrement les yeux et laissons notre esprit dériver. Notez toutes les sensations subtiles dans votre corps. Tournez votre attention vers l’énergie qui circule de votre cœur à votre cerveau, puis de votre cerveau à votre cœur. Réalisez que vous êtes certes un être autonome, mais mû par des forces invisibles et inconscientes.

Pensez à l’énergie émise par le soleil, les forces magnétiques de la terre, ou encore l’énergie invisible qui circule dans les airs comme les ondes radio, les radiations ou le spectre de la lumière invisible à l’œil nu. Pouvez-vous les « sentir » si vous vous concentrez suffisamment longtemps ? Imaginez que vous puissiez voir ces champs d’énergie de vos propres yeux, qu’est-ce que cela changerait ?

UN SAUT DANS LE TEMPS

Faisons ensemble un saut dans le temps de 10 000 ans en arrière. Regardez le paysage autour de vous et imaginez à quoi il ressemblait alors. Si vous êtes dans un environnement urbain, qu’y avait-il alors à la place ? Imaginez comme le paysage a pu changer durant ce laps de temps. Imaginez-le sans bâtiments, sans voitures, sans routes, sans impact humain ou si peu. Si vous êtes en pleine nature, cette nature était-elle alors la même qu’aujourd’hui ? Imaginez les humains qui vivaient là et à quel point ils pouvaient être différents ou proches de vous. Comment vivaient-ils, s’abritaient-ils, mangeaient-ils, sans toute cette technologie dont nous disposons aujourd’hui ?

Il existe de nos jours, partout dans le monde, des poches de ces cultures qui vivent encore comme ça, bien que sans cesse menacées par notre mode de vie. Que pourrions-nous apprendre d’elles ?

Intéressons-nous également aux plantes sauvages comestibles et médicinales que l’on peut trouver autour de nous et qui sont trop souvent ignorées. Avant l’invention de l’agriculture, nos ancêtres se nourrissaient majoritairement du fruit de leurs cueillettes. Que mangeaient-ils alors ? Voyons ce que nous pouvons trouver. Les terrains en friche, les champs, les forêts, les plages et même votre jardin peuvent héberger des plantes sauvages comestibles. Bien sûr, nous ne cueillerons pas de plantes que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir identifier à 100 %, ni dans des endroits à risque (zones à pesticides en particulier). Et puis nous apporterons un soin tout particulier à notre cueillette : toujours laisser davantage que ce que nous avons cueilli. Sinon, la plante cueillie pourrait ne plus repousser aussi abondamment dans cette zone, voire plus du tout.

Développons aussi nos aptitudes de pistage. C’était une qualité indispensable à nos ancêtres lorsqu’il s’agissait de chasser pour manger un peu de viande.

À un endroit où nous pouvons voir la terre nue comme sur un sentier ou une plage, cherchons les traces d’une vie animale : empreintes, excréments, plumes, poils, branches cassées, feuilles mâchées, etc. À présent, devinez ce qui a pu laisser ces traces, ce que cet animal faisait, ce qu’il a pu manger, d’où il venait et dans quelle direction il a pu partir. Suivez les traces aussi loin que vous le pourrez. On ne sait jamais ce qu’on peut trouver !

Que ressentez-vous dans la peau de ces ancêtres ? Comment percevez-vous la nature qui vous entoure ? Est-elle une source de danger ? De réconfort ? Les deux ?

Bonus : si le temps nous le permet et si vous vous sentez suffisamment en confiance avec votre capacité à pister après cette séance, nous vous invitons à retrouver vous-même le chemin jusqu’à notre point de départ en remontant les traces que nous avons laissées sans le savoir.

CYCLES

Tout a un cycle ou subit l’influence de cycles. Le cycle de la lune affecte les marées des océans. Le soleil règle notre rythme journalier et crée le cycle des saisons qui affecte le cycle de la faune et de la flore. Il y a des cycles dans les cycles, dans les cycles, dans les cycles… et ce à perte de vue, que l’on aille vers l’infiniment grand ou l’infiniment petit.

Le cycle le plus simple à observer est sans doute celui du soleil : regardez son lever… puis regardez-le se coucher.

Regardez autour de vous et demandez-vous quel est le cycle propre à chacun des éléments qui vous entoure, vivant ou inerte. Cet arbre, ce rocher, ce ruisseau, ce papillon… de quels cycles dépendent-ils et à quels cycles participent-ils ? Voyez comme tout est interdépendant et comme rien ne pourrait vivre de manière isolée.

Mais revenons à l’astre solaire. Du cycle du soleil dépend notre rythme circadien, c’est-à-dire notre horloge interne qui, si elle est écoutée et suivie, nous assure le meilleur sommeil possible. Dans la mesure du possible, essayez de vous lever plusieurs jours de suite avec le soleil et d’arrêter vos activités avec le crépuscule. Cela affecte-t-il votre sommeil ? Est-il difficile de s’y tenir ? Si oui, pour quelles raisons ? Quel est le rôle de la technologie moderne dans ce processus de dérégulation ?

LA NATURE DE L’ART

L’objectif de cette séance est de réaliser une œuvre artistique dans la nature, en n’utilisant rien d’autre que la nature, et en gardant en tête que cette œuvre doit être éphémère. Vous pouvez empiler des rochers, créer un mandala sur le sol à partir de différents éléments trouvés autour de vous, composer un bouquet de fleurs sauvages, ou encore dessiner dans le sable. Ne vous limitez pas à ces suggestions, bien sûr. Créez ce que bon vous semble. Quelque chose de beau qui vienne de la terre et retourne à la terre.

Penchez-vous sur votre œuvre d’art. Que vous inspire-t-elle ? Dans sa beauté et son impermanence, n’est-elle pas une métaphore de la vie elle-même ?